Alerté par Sophie Gourion, je suis tombé sur un cas assez pitoyable de communication d’une ONG. Si la tentative avait pu être maligne, le bon sens semble loin de certaines ONG tandis que certains blogueurs aiment passer pour des idiots. Illustration de cas.
I. Introduction
Vers début Septembre naît un blog appelé “Mon école pour Lina”. Style soigné, faux smileys complices et publications assidues, le blog a l’air de tout sauf d’un blog de maman qui traiterait sa fille comme un tyran. On comprend vite tellement la ficelle est grosse qu’il s’agit d’une opération de communication :
Lina adore jouer avec ses poupées. Comme toutes les petites filles de son âge !
Tous les matins après le petit-déjeuner familial, Lina adore passer le balai dans la cuisine !
Tous les matins après le petit-déjeuner familial, Lina adore passer le balai dans la cuisine !
Jouer c’est bien, plier du linge c’est plus marrant !
En plus ça fait faire du sport 🙂 🙂 🙂
J’ai dû faire recommencer plusieurs fois à Lina qui ne s’y prenait pas correctement, mais au bout de trois heures de travail acharné, on a fini par y arriver !!
Ils iront même jusqu’à publier une vidéo sur YouTube montrant comment la petite s’occupe des chaussures :
https://www.youtube.com/watch?v=eOtw4r3SKYw
Par la suite, le blog aurait réussi à alerter “par hasard” des blogueurs “influents”. En réalité, tout cela n’est qu’un artefact de communication qui a merdé.
II. Une communication trop voyante
On voit donc directement dans les articles que le blog est une vaste opération de communication. Les ficelles sont également tellement grosses que cela prête à sourire. Ainsi le blog est propulsé par le thème de base de WordPress pour faire plus “amateur”, les émotions sont fausses
SOS Maman en colère…
GRRRRRR
Je commence ce post un peu énervé, et vous allez comprendre pourquoi très vite…
Depuis que j’ai commencé à tenir ce blog, plusieurs personnes m’ont fait des remarques négatives, parfois violentes, y compris dans mon entourage. Des personnes avec qui je m’entendais pourtant très bien jusqu’à récemment…
Tout cela fait tellement faux que je tenterais presque un parallèle avec les films pour adultes dits “amateurs”, dont tout le monde comprend qu’ils sont faits avec des moyens professionnels.
Amateur !
Là où par contre, tout cela transpire l’amateurisme sans que l’on puisse en douter, c’est dans l’opération “blogging influent”. Ainsi plusieurs blogueurs seraient ainsi tombés “par hasard” sur le blog. Un blog à peine nouveau qui n’était sans doute même pas référence par Google.
Et curieux paradoxe, ils ont presque tous eu envie de réaliser un “coup de gueule” :
La ficelle est tellement grosse que c’est dénoncé par Sophie Gourion et facilement retraçable par tout un chacun. Comme d’habitude, l’événement se situe d’ailleurs proche d’un événement qui constitue le point de mire : la 4e journée internationale des filles.
Les blogueurs vont alors avoir le feu au cul et rajoute en 4e vitesse des mentions “sponsorisées”, voire supprime l’article en question. (Après une boulette qui révèle qu’il s’agit de l’ONG Plan International. Ils glissent également des excuses en 4e vitesse pour avoir pris leurs lecteurs pour des idiots :
Hey, t’as oublié ton éthique et tes objectifs
En dehors de l’exécution tout à fait bancal qui montre que l’agence derrière ne maîtrise pas les bad buzz et artifices du Web, (Un seul article de blog aurait pu permettre d’allumer la mèche repris par tous, tout en mettant des personnes pour contacter des blogueurs) c’est surtout une errance par rapport aux objectifs de communication. Le but est de sensibiliser à une réalité. Et pour sensibiliser à celle-ci, leur communication a choisi de montrer un cas totalement factice qui m’a plus fait rire que pleurer tant c’était flagrant qu’il s’agissait d’une mise en scène. Cette tonalité loufoque va complètement à l’encontre des objectifs de l’ONG. De plus, on se demande bien où est l’éthique là-dedans. Si une ONG est capable de mentir en faisant un faux cas, qu’est-ce qui me dit que les chiffres de leurs études ne sont pas également totalement faux ?
III. Conclusion
Les blogueurs et autres invités ressemblent de plus en plus à des prostitués que l’on appelle gentiment “influents” parce que leur compteur est bien fourni. On est par contre loin de la pertinence et de la crédibilité nécessaire à exercer une quelconque influence. On remarque également de façon exponentielle que l’éthique en communication vole en éclat dans la mesure où même une ONG ne trouve pas problématique d’agir de manière totalement fausse. Signe encore une fois et c’est la tendance actuelle qu’entre éthique et efficacité, il va falloir choisir. Par contre, quand les deux pêchent, on a quand même un peu l’air idiot.