Ce week-end aura lieu le premier tour de la primaire de la droite. L’occasion de faire le point sur cette élection sur base des données glanées sur les réseaux sociaux. Pour ce faire j’ai cumulé tous les meilleurs logiciels (Visibrain, SoPrism, Talkwalker et Brandwatch), et tout ce qu’il était possible de faire à l’heure actuelle via les réseaux sociaux.
Les 9 principaux enseignements
1. Des constats difficilement transposables
Le Web social n’est pas un bon indicateur pour évaluer la puissance d’un candidat dans les urnes. Si l’on devait se fier aux données des réseaux sociaux, Nicolas Sarkozy exploserait les bulletins de vote. Candidat avec le plus d’engagements, dont on parle le plus et qui dispose de l’audience la plus exclusive sur Twitter ; candidat avec le plus d’homogénéité dans le genre ; candidat avec le plus d’engagements hors partage sur Facebook : il est loin devant tous les autres. Viendraient ensuite Juppé et Fillon. Il est très clair en étudiant le public de Juppé sur Facebook que son electorat n’est pas du tout sur les réseaux sociaux. Après, vu l’état des sondages durant les dernières élections, nous ne sommes pas à l’abri d’une surprise qui viendrait contrecarrer ce constat.
Edit : et effectivement, vu les résultats, en aucun les réseaux sociaux n’expliquent la défaite de Sarkozy, et personne n’aurait pu prévoir la victoire de Fillon sauf s’il avait tout parié sur les partages Facebook.
2. Les sensibilités sur l’échiquier politique identifiables par la Social Network Analysis
À la différence, les sensibilités sur l’échiquier politique sont facilement analysables grâce aux réseaux sociaux et aux techniques de Social Network analysis. Ainsi, le centre est clairement trusté par Juppé, Le Maire et NKM. À l’inverse, le champ de la droite dure est occupé par Poisson, Fillon et Sarkozy. Quant à Copé, il est complètement à la rue.
3. Quand vient le temps des élections…
Il est assez frappant regarder les courbes d’activité de chaque candidat. On remarque clairement des lancements vers octobre où leur activité explose. Cette attitude est assez typique des candidats : on investit les réseaux sociaux quand on est en campagne. Une fois celle-ci finie, on disparaît. (On se souvient du compte de François Hollande une fois devenu président)
4. Un univers très masculin
Dans l’ensemble, toutes ces conversations politiques sont menées par des hommes. L’absence de femmes est assez criante et se matérialise également dans l’audience des candidats. Seul Nicolas Sarkozy arrive à obtenir une presque parité. À l’inverse, Alain Juppé est clairement le candidat qui passionne le moins la gent féminine.
5. Les thèmes de la campagne
Sur base des principaux discours des candidats sur les réseaux sociaux, on peut dire que la primaire de droite tourne autour des axes : le regroupement familial (immigration), le terrorisme, le service militaire, la famille, les policiers, l’emploi, la sécurité et la fierté nationale.
6. Le négatif paie.
Dans tous les top tweets mentionnant les différents candidats, c’est le négatif qui l’emporte. Il ne faut donc que les candidats espèrent obtenir une copie parfaite dans leur portrait numérique.
7. Les conversations suivent une foule étroite.
On le voit dans la majorité des analyses de Social Network Analysis : les conversations suivent une foule étroite, à savoir qu’au final, presque chacun échange à un moment ou un autre avec l’autre camp.
Si l’on devait quantifier cette foule étroite, je dirais qu’on se situe dans une zone autour de 30 000 personnes. (Chiffre obtenu d’ailleurs lors les débats des primaires, même si durant ceux-ci, des personnes de gauche s’exprimaient)
8. La patriosphère au taquet
La patriosphère est bien là. Et elle a Juppé et NKM dans son viseur. Elle ne lâche pas le premier d’un centimètre, lui reprochant d’être pro-islam à de multiples reprises. A contrario, elle semble soutenir Poisson, Sarkozy, et Fillon. Ce dernier est d’ailleurs bien plus proche de cette communauté durant le deuxième débat.
9. Le portrait rapide des candidats sur base du Web Social
- Jean-François Copé : le moins actif sur Twitter, il est également celui qui performe le moins de façon globale sur les réseaux sociaux. (Engagement, communautés, répartition géographique, etc.) La seule chose qui émerge est sa mésaventure chocolatée et Bygmallion, c’est dire le peu d’espoir que les réseaux sociaux renvoient sur sa candidature.
- François Fillon : clairement sur le podium sur base de tous les réseaux sociaux, il est celui qui partage le plus les personnes engagées chez chaque candidat. Il est aussi le seul qui arrive à dépasser Sarkozy sur un indicateur Facebook. (le partage)
- Alain Juppé : candidat le moins “féminin” de tous, Alain Juppé est sur les réseaux sociaux à l’image de sa campagne : normal. Aucune aspérité, si ce n’est celle d’être particulièrement visé par la patriosphère pour une prétendue relation avec les Frères Musulmans. On aurait cependant pu en attendre un peu plus du favori à la primaire qui n’excelle dans aucun des différents indicateurs sociaux. En étudiant son audience, on comprend un peu mieux : elle est très vieille.
- Bruno Lemaire : longtemps le troisième sur le podium, Bruno Lemaire paie sans doute sa trop proche proximité avec d’autres candidats puisqu’il est un de ceux qui partagent le plus son audience et son audience engagée. (Sauf sur Facebook) Ses expressions sur le Web penchent également beaucoup autour de l’islam sur lequel d’autres candidats ont des positions peut-être un peu plus claires.
- Nathalie Kosciusko-Morizet : également assez peu active sur Twitter, elle oriente beaucoup son discours sur le salafisme et le travailleur indépendant. En termes de followers, son ancien poste de porte-parole lui fait avoir beaucoup de “Sarkozystes” alors qu’en termes d’engagement, elle penche clairement du côté de Juppé.
- Nicolas Sarkozy : le champion des réseaux sociaux, Nicolas Sarkozy peut compter sur une large communauté de fidèle. De fidèles militants, mais également de fidèles “haters” qui ne manquent pas de lui envoyer quelques Skuds. Il peut se targuer d’être le seul touchant une réelle communauté féminine et d’une stratégie Instagram qui tient plus ou moins la route. Les crises Bygmallion et Envoyé Spécial lui colle cependant aux baskets tandis qu’il semble perdre petit à petit le soutien de la patriosphère qui se rapproche de Fillon. Son audience est extrêmement jeune et très habituée aux réseaux sociaux.
- Jean-Frédéric Poisson : totalement inactif avant la primaire, Jean-Frédéric Poisson peut se targuer de réussir assez bien sur les réseaux sociaux compte tenu de son handicap très fort de départ. (Il n’a que 16 000 followers) Il peut pour ce faire compter sur une communauté de fidèles ainsi que sur la patriosphère.
Sommaire
I . Comparatifs sur les différents réseaux sociaux
- Twitter
- Facebook
- Instagram
II. Les discussions générales sur la primaire
- En général : Twitter / Le Web
- Les débats primaire
III. Les profils de chaque candidat sur base des réseaux sociaux
- Jean-François Copé
- François Fillon
- Alain Juppé
- Bruno Lemaire
- Nathalie Kosciusko-Morizet
- Nicolas Sarkozy.
- Jean-Frédéric Poisson
Méthodologie
I. Les comparatifs sur les différents réseaux sociaux
1. Twitter
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Statistiquement parlant sur Twitter, Sarkozy surclasse tous ses autres concurrents, que cela soit en nombre de followers ou en engagement.
a) La concordance entre les followers
Il se lit de l’horizontal à la verticale :
Exemple : 63.6 % des followers d’Alain Juppé suivent également Nicolas Sarkozy, alors que seuls 18.8 % des followers de Nicolas Sarkozy suivent également Alain Juppé, etc.
Profitant de son grand nombre de followers, Nicolas Sarkozy est celui qui dispose le plus de l’audience des autres. En dehors de Poisson pénalisé par son faible nombre de followers, Bruno Le Maire est celui qui a le moins une audience spécifique.
Remarquons que dans l’ensemble, chaque politique dispose d’une audience unique et authentique.
b) La concordance entre les publics engagés
Pour ce chapitre, j’ai isolé entre le 1er juin 2016 et le 11 novembre 2016 les publics qui ont interagi avec les différents candidats à la primaire républicaine. Il se lit de l’horizontal à la verticale :
Exemple : 7.4 % des personnes ayant interagi avec Alain Juppé interagissent également avec Sarkozy, alors que 4.5 % de ceux qui ont interagi avec Nicoals Sarkozy l’ont également fait avec Jupé, etc.
L’un des principaux enseignements est que Fillon est celui parvient à engager le plus de publics parmi ses principaux opposants. Nicolas Sarkozy dispose de l’audience la plus spécifique avec ses ouailles tandis que Copé est celui qui dispose le moins de sa propre audience. (Même derrière Poisson…)
c) Analyse démographique
1) Le genre
Sur Twitter, la majorité des personnes qui interagissent avec des politiques sont des hommes. Alain Juppé est de loin celui qui proportionnellement fait interagir le plus d’hommes Nicolas tandis que Sarkozy est l’homme politique qui rassemble proportionnellement le plus de femmes. Il se paie même le luxe de battre NKM sur ce terrain alors qu’elle en a fait un de ses arguments de campagne.
2) Le lieu
Avant toute analyse, il faut faire une précision : la taille des points est proportionnelle et ne peut donc pas être comparée entre candidats.
- Sur le nord-ouest du pays, NKM est celle qui recueille le plus de tweets.
- Dans le sud-ouest du pays, c’est sans surprise Alain Juppé qui mobilise le plus.
- Le nord-est est et le sud-est assez partagé parmi les candidats.
Le plus régional est soit NKM soit Poisson tandis que Copé ne touche que certaines villes.
2. Facebook
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Le plus actif est Nicolas Sarkozy. On peut en dire de même pour ses fans puisqu’hormis les partages où il se fait dépasser par Fillon, ses fans sont loin devant en termes de commentaires et de likes. À noter la bonne place de Fillon dans le classement tandis que Juppé est dernier dans presque tous les indicateurs. Une preuve de plus qu’on ne peut faire des classements/sondages sur base de l’activité de community management de la part d’un politique.
a) La concordance entre les 100 utilisateurs les plus actifs
Aucune plateforme de veille ne permet actuellement d’obtenir plus de 100 utilisateurs d’une page Facebook. J’ai donc dû comparer sur base des 100 utilisateurs Facebook les plus actifs des 4 principaux candidats à la primaire. On aurait pu se dire que comme on ne se concentre que sur les plus actifs, on n’aurait pas eu de concordance. Il n’en est en fait rien.
C’est Jupé et Fillon qui partage le plus de personnes tandis que Bruno Le Maire dispose des plus actifs les plus exclusifs.
B) Démographie
Sur Facebook, il n’est pas possible d’isoler géographiquement les utilisateurs, mais il est bien possible de faire la répartition des genres entre les personnes qui ont interagi.
Le classement confirme les constatations faites sur Twitter, à savoir que Juppé touche le plus les hommes tandis que Sarkozy est celui qui rassemble le plus de femmes. Autre analyse permise par SoPrism, qui n’a pu être faite que sur deux profils, les cartographies des gens qui ont un intérêt pour Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Pour mener à bien cette analyse, SoPrism triangule toute une série de requêtes sur base des intérêts définis par Facebook pour définir en quoi l’audience de Sarkozy et Juppé est spécifique par rapport à la population française utilisant Facebook. Cela permet aussi de quantifier le tout.
1) Nicolas Sarkozy
Facebook estime que les personnes qui ont un intérêt pour Nicolas Sarkozy sont au nombre de 1,400,000 sur les 32 000 000 de Français sur Facebook, soit 4.375 % .
Les trois audiences où Nicolas Sarkozy est le meilleur par rapport à la population française :
- Les hommes seuls de 18 à 24 ans en Île-de-France
- Les hommes seuls de 18 à 24 ans d’Auvergne-Rhone-Alpes
- Les hommes seuls de 18 à 20 ans en Provence-Alpes-Cotes d’Azur
Voici la carte des régions où Nicolas Sarkozy est meilleur que la moyenne :
Age et sexe
Sarkozy est particulièrement bon sur les classes les plus jeunes :
Pour le genre, malgré un bon score, Sarkozy est en dessous sur les femmes.
Métiers
Dans tous les métiers, seul celui d’infirmier(e) est en dessous de la moyenne.
Média
Le média préféré est la TV, mais les réseaux sociaux ne sont pas loin. Au niveau des quotidiens, Le Figaro est sans surprise au top. De même pour Le monde diplomatique (un peu moins évident par contre) ou France Soir.
Pour les périodiques, si le fait que Challenges soit bien classé ne soit pas une surprise, l’Obs l’est un peu plus, mais cela s’explique certainement parce qu’il s’agit d’un comparatif avec la France entière.
Dans l’ensemble, les Sarkozystes aiment plus ou moins tous les nouveaux réseaux sociaux.
Et il fait le tout depuis son iPhone.
Boissons
Selon Facebook, ceux qui portent un intérêt pour Sarkozy sont fans de vins et de rhum. Beaucoup moins pour le Cognac ou le Gin.
Au niveau des marques, cette distinction se retrouve :
En vrac
On ne peut pas dire que celui qui porte un intérêt à Sarkozy soit fan d’animal de compagnie
Il est fan de Top chef, Master Chef, La nouvelle Star, pas du tout de Touche pas à mon Poste, les reines du shopping, Money Drop ou Taratata
La marque de vêtement sportif qui émerge : Lacoste.
Il n’a pas de supermarché préféré, mais évite le Low Cost.
Plutôt PSG, Lille ou Bastia. 2) Juppé
Facebook estime que les personnes qui ont un intérêt pour Alain Juppé sont au nombre de 280 000 (1,400,000 pour Sarkozy) sur les 32 000 000 de Français sur Facebook, soit 0.875 % .
Les trois audiences où Alain Juppé est le meilleur par rapport à la population française :
- Les femmes de 65 à 85 ans de l’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charente
- Les hommes de 25 à 34 ans d’Île-de-France
- Les hommes en relation de 45 à 54 ans d’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charente
Le seul endroit où il performe réellement est la Gironde et ses alentours
Age et sexe
Juppé performe essentiellement sur les “vieux” :
Comme pour toutes les analyses, Juppé est particulièrement à la traine sur les femmes.
Métiers
Dans tous les métiers, ceux qui travaillent dans le RETAIL.
Média
Il n’y a pas réellement de média particulier si ce n’est que les réseaux sociaux ne sont pas particulièrement aimés.
Pour les périodiques, aucun de particulier n’émerge. France Soir n’est par contre plutôt pas apprécié. De même, aucun magazine particulier n’émerge. Les magazines féminins sont moins appréciés ce qui est assez logique vu la faible part de femme parmi les gens qui ont un intérêt envers Juppé.
Dans l’ensemble, les Juppéistes n’aiment pas les principaux réseaux sociaux.
Et il est plutôt Apple ou vieux téléphones.
Boissons
Selon Facebook, ceux qui portent un intérêt pour Juppés sont fans de vins.
Au niveau des marques, on retrouve des marques historiques moins “jeunes”, Pernod Ricard ou Compari :
En vrac
Chez Juppé, on est plutôt dans la moyenne au niveau des animaux de compagnie, sauf pour les lapins !
Il est fan de Des Racines et des Ailes, Question pour un champion, télématin ou thalassa. pas du tout de Secret Story ou Pékin express.
Il n’a pas de supermarché préféré sauf Franprix.
Plutôt Monaco, Girondins de Bordeaux, mais pas du tout PSG.
3. Instagram
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Pas beaucoup de données sont disponibles sur Instagram et tous les candidats n’y sont pas fort présents.
Malgré une forte activité, la stratégie de Juppé sur Instagram est loin d’être payante au contraire de Sarkozy qui dépasse haut la main ses adversaires. La répartition des genres sur Instagram confirme les constats faits dans les deux autres réseaux sociaux. Pour la première fois, Sarkozy touche même plus de femmes que d’hommes.
II. Les discussions générales sur la primaire
1. En général
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a) Twitter
Au total, ce sont plus de 18 millions de tweets qui ont été échangés autour de la primaire républicaine. Celui qui a le plus mobilisé les conversations est sans contestation Nicolas Sarkozy et son slogan :
Si l’on cartographie les 18 M de tweets (Les twittos sont filtrés à au moins 4 interactions), on retrouve la configuration suivante :
Ici c’est Alain Juppé qui est le plus au centre, tandis que Fillon et Nicolas Sarkozy se battent pour récupérer les plus à droite. (L’électorat de Poisson) Les twittos de Fillon et Nicolas Sarkozy sont clairement les plus actifs. (Sont affichés en nom ceux qui ont le plus de degrés internes, c’est-à-dire le nombre de mentions/retweets qu’ils reçoivent.)
Les conversations s’ancrent dans les grosses agglomérations :
Si l’on filtre uniquement sur les tweets produits par les 7 candidats, on retrouve le classique “France” et “français”. On trouve sinon regroupement familial, terrorisme, service militaire, famille, policiers, emploi, sécurité et fierté. Là est sans doute l’orientation de la primaire.
Quant aux médias les plus utilisés pour commenter la primaire, on retrouve les principaux réseaux sociaux avec une domination du format vidéo. Figaro est le premier média. (Sans trop de surprise)
Autre confirmation, la part de mobile culminant à 66.1 % :
B) Le Web
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Sur le Web (Source:Talkwalker) dans son ensemble, ce sont plus de 270 000 contenus qui ont été postés pendant les 2 derniers mois :
Dans la majorité, il s’agit d’une affaire d’hommes :
Et l’activité se concentre essentiellement dans les grandes villes (Twitter compris ici) :
2. Les débats de la primaire
Le premier débat de la primaire a mobilisé davantage de personnes, mais un peu moins de tweets. On reste toutefois dans une activité d’engagement tout à fait confidentiel puisque seules un peu plus de 30 000 personnes ont tweeté durant l’événement.
- Durant le premier débat, la curiosité Poisson lui avait permis d’occuper une bonne place. Nicolas Sarkozy avait remporté le classement des hashtags devant Fillon.
- Pour le deuxième Sarkozy est toujours devant Poisson (mais il ne s’agit pas du slogan hashtag) et Juppé.
Dans les deux débats, les expressions sont inintéressantes :
Dans le premier, on parlait surtout de fonction publique et de fonctionnaires. Sinon, on ne retrouve presque que les hashtags de propagande.
Dans le deuxième par contre, on voit un peu plus émerger des thématiques comme la présomption d’innocence, et l’Arabie Saoudite ou le service militaire.
Au classement des mentions, les deux débats nous donnent plus ou moins les mêmes résultats :
Il confirme les résultats ci-dessus à la différence que François Fillon est devant Juppé en termes de mentions. Lorsqu’on cartographie les conversations durant le premier débat (+ de 50 000 Twittos sur 320 000 tweets, filtre à 7 interactions pour cette cartographie), on observe que Nicolas Sarkozy dispose de la plus grosse communauté, devant Poisson et Fillon. Le Maire et NKM le plus “au centre” si l’on juge uniquement par les interactions. Le républicain le plus isolé est Copé. Il n’a presque aucune communauté. Seul sur son île.
Pour le deuxième débat, le plus intéressant est que Fillon obtient plus de tweets des communautés de l’extrême droite. Il arrive même à battre Nicolas Sarkozy sur ce terrain. Bruno Le Maire et NKM sont toujours ceux qui sont les plus au centre.
III. Les profils de chaque candidat sur base des réseaux sociaux
-
Jean-François Copé
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a) son portrait numérique sur Twitter
Jean-François Copé est plutôt peu actif sur Twitter. Ses pics coïncident avec ses apparitions médiatiques. C’est donc sans surprise que ses hashtags correspondent avec des émissions.
En dehors de cela, il parle de son slogan, de football et du burkini. Ses expressions sont d’ailleurs fort identitaires. (Terrorisme, islamiste, burkini, valeurs, etc.)
b) Son public
En dehors de Paris, Bordeaux et un peu du sud-est, il n’y a pas grand monde. Ce sont surtout des médias ou pseudos (other) qui parlent de lui :
c) Ce qu’en dit Twitter
Sur Twitter, Copé a beaucoup subi les commentaires sur son passage du prix des pains au chocolat. Le seul autre aspect semble être bygmalion, ce qui n’est pas tout à fait positif pour lui.
4) Le Web
Dans les articles, forum, Facebook et Instagram, on retrouve exactement le même “framing”
2. François Fillon
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a) son portrait numérique
Du côté de Fillon aussi, on focalise son activité sur certains jours bien précis. Il est cependant plus actif que Copé. Là aussi, on utilise essentiellement des hashtags d’émission de télévision.
Dans ses expressions, on retrouve aussi l’état islamique, mais on parle davantage de la sécurité des français, de ses convictions et même un peu de l’agriculture française.
b) Son public
Dans son public on retrouve davantage de villes et une proportion assez homogène. On pourrait dire en regardant les cartes des autres que la présence au nord est un peu moins importante.
Dans son public, on retrouve proportionnellement moins de médias et moins de femmes que pour Copé même si c’est difficilement comparable puisque Fillon a presque 6 fois plus de public sur Twitter que Copé.
Dans les conversations autour de Fillon, on retrouve les médias, des communautés d’adversaires (à droite) et ses supporters (bleu) : (filtre à 6 interactions)
c) Ce qu’en dit Twitter
Ce qu’on en dit correspond plutôt à ce que lui même dit.. Cela manque cependant d’aspérité.
4) Sur le Web
Dans les articles, forum, Facebook et Instagram, on voit que Fillon apparaît beaucoup avec d’autres candidats. L’ombre de Buisson et Bayrou est également présente
5) Sur Facebook
6) Sur Instagram
3. Alain Juppé
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a) son portrait numérique sur Twitter
L’activité de Juppé sur Twitter est plutôt constante même si l’on remarque qu’il a clairement augmenté le tempo depuis septembre. On remarque davantage chez Juppé ses hashtags autour de meeting à Strasbourg, Rennes ou Toulon ainsi qu’une déclinaison d’hashtag-slogan.
Dans ses expressions, on voit d’ailleurs “meeting régional”. On remarque davantage de mots clefs avec “policiers, agriculteurs, et emploi”.
b) Son public
La répartition est bien homogène et dense.
Son public est par contre bien plus masculin que les autres candidats.Les conversations autour de Juppé sont formées par sa propre communauté (rose), d’une communauté de concurrent, mais surtout par la patriosphère (vert) très présente pour le critiquer.
c) Ce que Twitter en dit
Il n’y a finalement pas grand-chose d’intéressant dans ce que Twitter en dit.
d) Le Web
Ici pas grand-chose non plus à en ressortir puisqu’il partage ses articles avec les autres candidats la plupart du temps.
e) Page Facebook
Sur Facebook, Juppé parle beaucoup de Bordeaux et des jeunes.
f) Instagram
4. Bruno Le Maire
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a) Son portrait numérique sur Twitter
Il est assez clair que l’activité de Bruno Le Maire s’est intensifiée au cours du mois d’octobre. On a droit avec lui à des hashtags plus thématiques comme agriculture, startup, logement, terrorisme, etc.
Dans ses expressions, on parle également de police, de sport, et de l’Arabie Saoudite.
b) Son public
On a également une répartition homogène si ce n’est dans le Nord de la France.
Bruno Le Maire dispose de sa propre communauté (vert) tandis que tous les autres publics sont des médias à l’exception d’une communauté autour de Fillon.
c) Ce que Twitter en dit
Là encore, il n’y a aucune aspérité.
d) Le Web
e) Page Facebook
Sur sa page, il parle du Qatar, de l’Islam et de l’Arabie Saoudite. Et il cite beaucoup de fois le mot président.
5. Nathalie Kosciusko-Morizet
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a) Son portrait numérique sur Twitter
Même chose que pour Lemaire, elle était très peu présente avant octobre.
Ses expressions sont moins thématiques si ce n’est pour salafisme, terrorisme et société. On retrouve surtout le travailleur indépendant qui est son cheval de bataille.
b) Son public
Elle dispose d’une répartition tout à fait hétérogène.
Autour des conversations autour de NKM, elle dispose de sa propre communauté. On retrouve également une communauté patriosphère et une communauté Sarkozy.
c) Ce qu’en dit Twitter
La présence de Cannabis est fortement due à ce tweet :
6. Nicolas Sarkozy
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Très actif, Nicolas Sarkozy fonctionne par pic au gré des apparitions médiatiques et des meetings. Normal que ceux-ci se retrouvent dans les différents hashtags :
Dans les expressions, les heures supplémentaires, le service militaire, la république et le regroupement familial émergent.
b) Son public
Nicolas Sarkozy dispose d’une répartition également hétérogène. Il est aussi celui qui rassemble de loin le plus de public féminin.
Les conversations autour de Sarkozy trainent entre la patriosphère, ses supporters et des “haters”.
c) Le Web
Pour Sarkozy, un vocabulaire spécifique à lui émerge. Patrick Buisson, Bygmallion, la Lybie et l’épisode gaulois ressortent.
d) Facebook
Sur Facebook, il parle essentiellement de son tour et de ses émissions comme sur Twitter. Calais est également bien présent.
e) Instagram
7. Jean-Frédéric Poisson
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a) Son portrait numérique sur base de Twitter
Poisson a connu la majorité de son activité au mois d’août. Comme les autres, il y parlent surtout de ses émissions et également de Daech.
C’est le seul où le mariagepourtous ressort aussi fortement.
b) Son public
Poisson touche moins de personnes que les autres, mais la répartition est tout à fait bonne.
Dans ceux qui parlent de Poisson, on retrouve ses fidèles, la patriosphère et les médias. (1 juin-11 novembre, filtre à 5 interactions)
c) Ce qu’en dit Twitter
d) Le Web
Méthodologie
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Tous les résultats de Twitter ont été obtenu par des scripts python (Followers) ou via Visibrain. Visibrain a collecté tous les tweets du 1er juin au 11 novembre avec les règles suivantes :
@jf_cope
from:jf_cope
retweets_of:jf_cope
jeanfrançoiscopé
jfcopé
jeanfrancoiscopé
jeanfrançoiscope
jeanfrancoiscope
jf copé
#jfc2016
contains:copé lang:fr -(“periscope” OR “periscopé”)
@FrancoisFillon
from:FrancoisFillon
retweets_of:FrancoisFillon
contains:Fillon lang:fr
françoisfillon
francoisfillon
@alainjuppe
alainjuppe
alainjuppé
contains:juppé lang:fr
from:alainjuppe
retweets_of:alainjuppe
@BrunoLeMaire
from:BrunoLeMaire
retweets_of:BrunoLeMaire
brunolemaire
bruno le maire
bruno lemaire
#BLM lang:fr
contains:blm lang:fr
@nk_m
from:nk_m
retweets_of:nk_m
@EquipeNKM
from:”EquipeNKM”
retweets_of:EquipeNKM
NKM lang:fr
Nathaliekosciuskomorizet
Kosciusko morizet
contains:nkm lang:fr
@NicolasSarkozy
from:NicolasSarkozy
retweets_of:NicolasSarkozy
nicolassarkozy
sarkozy
contains:sarko lang:fr
jeanfredericpoisson
@jfpoisson78
jfpoisson
“jf poisson”
poisson primaire
poisson républicains
jean frédéric poisson
from:”jfpoisson78″
retweets_of:” jfpoisson78″
Débatprimaire
debatprimaire
debat primaire
débat primaire
débatprimaires
debatprimaires
débat primaires
debat primaires
primaireledébat
primaireledebat
laprimaireledébat
laprimaireledebat
Pour tout ce qui n’est pas Twitter, j’ai utilisé le panel de la Primaire de Talkwalker. Les données sont du 1er septembre au 11 novembre.
D’autres données ont été comparées avec Brandwatch.
La simulation de profil Facebook a été faite via SoPrism.