Après avoir analysé les conversations autour de Sarkozy lors de son retour fracassant sur France 2, je récidive avec l’analyse des conversations sur Twitter lors de l’intervention de François Hollande face aux Français. La comparaison sera d’ailleurs très intéressante, le but étant de voir ce qu’on en commun les conversations politiques sur Twitter afin de dégager des théories.
Cette fois encore, Visibrain m’accompagne pour gérer ce nombre très conséquent de tweets. Afin d’agir en toute transparence, les mots-clefs qui ont été choisi sont les suivants :
- directPR
- « Francois Hollande »
- « françois hollande »
- francoishollande
- françoishollande
- #FH
- fhollande
- from:fhollande
- hollande
I. Compte-rendu
a) Courbe de vie
Le nombre de tweets est supérieur à l’intervention de Sarkozy. Par contre, chose intéressante : nous observons des hauts et des bas dans le flux de tweets, ce qui n’était pas le cas lors de la prestation de Nicolas Sarkozy.
Confirmation par contre, qu’il n’y a pas de 3 ème mi-temps sur les réseaux sociaux. Une fois la prestation finie, on arrête les discussions.
B) Analyse démographique
Beaucoup plus de Français présents, un peu plus d’américain et moins de Belges. En somme, il n’y a pas de véritable surprise.
Toujours plus d’hommes que de femmes.
Si l’on observe les occupations, on remarque toujours un grand nombre de politiques. Par contre, ce qui est intéressant, c’est que lors du passage de Sarkozy, les militants socialistes n’étaient pas du tout présents. Ils le sont pour Hollande, mais les militants UMP sont aussi de la partie ( mais en moins grand nombre)
En fonction du parti de l’intervenant, les militants seront présents ou non ! Il n’y a donc pas de mobilisation totale. On essaie de pusher son candidat et on cherche donc finalement à influencer.
Le chiffre de 63% d’utilisation du mobile se confirme ! Cela implique donc toujours que les messages sont plus longs à écrire, ce qui peut pousser à vouloir retweeter des messages qui pensent comme nous. Il est donc très important de fournir des messages prêts à l’emploi.
C) Analyse des messages
Le top des tweets est le suivant :
Le framing est donc fortement négatif.
Souvenez-vous également pour Sarkozy, on observait une grande place occupée par Le Gorafi. Mon hypothèse de l’époque était que comme les tweets prêts à l’emploi n’étaient pas pris en charge par le PS, les militants anti-Sarkozy ont pris le Gorafi comme contre-choc. Ici, on observe le fait que les tweets de Léonard Trierweiler sont repris massivement, sans doute avec le même phénomène. Par contre, là où Sarkozy possédait des tweets positifs de par son propre compte, Hollande n’a pas ce phénomène. Et pour cause, rappelons-nous que celui-ci a quitté son compte Twitter, dès son élection faite. Ce suicide qui n’a jamais été réparé explique le fait que l’on n’observe pas assez de mobilisation.
Dans le mur des mots proposés par Visibrain, on retrouve également les « gaffes » de François Hollande et une utilisation sémantique plutôt négative:
Puisqu’Hollande nous a confié « faire la tournée des bistrots depuis 30 ans » et qu’on lui reproche « de manger des frites ». Cela va occuper Twitter pendant tout le débat :
II. Cartographie et influence
La cartographie habituelle selon le modèle du Pew Research Center est la suivante :
On obtient une sorte de broadcast network où plusieurs clusters semblent opérer. Or, lorsque je réalise la cartographie via Gephi, on observe ceci : (ceux qui ont plus de 14 degrés)
On remarque qu’il n’y a presque que deux communautés : celle des socialistes ( en bleu clair) et celle des anti-socialistes. Les deux prennent les informations dans les communautés du centre (jmapathie, TF1, Europe 1,etc.) En comparaison avec la cartographie autour de Sarkozy, on ne retrouve pas du tout les mêmes acteurs, pas les mêmes communautés, et le « clan Sarkozy » est beaucoup plus proéminent.
Comparaison des personnes les plus importantes dans les deux réseaux :
Beaucoup plus de médias concernés par l’apparition présidentielle que pour l’apparition de Sarkozy. On retrouve comme constance que le principal intéressé est en première place et que les médias où se déroulent l’intervention sont nommés. ( TF1/FR2)
Seul Itélé et Thomas Wieder se retrouvent dans les deux listes.
III. Conclusions
Quelques confirmations pour cette nouvelle analyse.Les analyses de conversation politique doivent encore être couplées d’autres études afin de dégager des théories. Vous l’avez donc compris : je vous donne rendez-vous avec Visibrain pour de prochains événements de communication politique sur Twitter !