Ce 22 mai, nous lançons notre campagne de Social Impact Score 40. Deux fois par mois, plongez dans une analyse inédite sur les CEO du CAC 40. Chaque édition analyse le pouvoir des CEOs dans 5 écosystèmes clés.
Nous sommes convaincus qu’il faut aligner les parties prenantes clés pour peser sur le débat public. Et donc, nous voulons voir dans quelle mesure les CEO et entreprises du CAC 40 (même SBF 120) sont inaptes à toucher les cibles qui sont nécessaires pour peser sur le débat public.
Dans ce premier volet, nous allons nous concentrer sur les journalistes. Avec une petite illustration d’un pan de leur présence : les journalistes sur LinkedIn. Le mois prochain le reste de l’étude sur les journalistes sera presenté à travers un Webinar, ainsi que le focus sur une autre partie prenante à découvrir.
Résumé
- Les journalistes sont présents sur Linkedin : selon nos chiffres, 57 % des journalistes y sont présents. (Sans pour autant y être tous très actifs)
- Les journalistes sur LinkedIn restent dans leur propre bulle : leur réseau d’école, leurs collègues et leurs confrères. Ils ont également très peu de disparité communautaires dans leur différents likes. Ils vont aimer les causes autour du climat, des animaux, de l’éducation aux médias et très peu d’autres éléments. Si leur prisme est clairement à gauche, ils likent principalement des ministres et institutions françaises.
- Les journalistes s’intéressent sur LinkedIn aux experts et surtout aux vrais personnes. Les premières entreprises qui ne viennent pas du monde des médias à proprement parlé sont Netflix, BB Hotel, et BNP Paribas, avec 2 journalistes uniques captés qui venaient de notre panel. Il est illusoire. Le poids des think tanks, des milieux économiques, des grandes entreprises et autres est proche du néant.
- Être passé par la communication des institutions est un excellent moyen d’avoir un bon réseau de journalistes. Ainsi, Keliane Martenon (36), Gaspard Gantzer (27) ou Antoine Leveque (33 journalistes uniques) sont parmi les premiers en lobbying et relations publiques selon le nombre de personnes qui les likent.
- Difficile d’exister si l’on est pas à Paris : près de 70 % des personnes qu’ont liké les journalistes sont basés à Paris.
- Les journalistes sportifs sont une spécificité de l’écosystème avec un suivi de ce secteur, tout particulier, qui ressort fortement.
- Le moyen principal de les approcher est donc le tag, l’invitation ou le message personnalisé.
Méthodologie
Commençons par le fait que nous avons développé une méthodologie unique et phare : l’écosystème 360. Avec pour objectif de comprendre tous les réseaux où il y a une présence de décideurs, aussi petite soit-elle, dans le but d’obtenir le maximum d’opportunités. Les métadonnées des acteurs sont donc multipliées par six (Threads, LinkedIn, X, Instagram, Bluesky et TikTok). Nous disposons de 100 métadonnées sur chacun des acteurs, et leurs liens avec les autres sont absolument complets et exhaustifs.
Nous avons isolé, pour les journalistes :
- Tous les journalistes présents dans notre panel Follaw.sv, afin d’isoler leur présence sur les différents réseaux.
- Tous les journalistes français actifs sur LinkedIn dans les principales rédactions, grâce au Sales Navigator. Soit 4 175 acteurs.
Ensuite, nous avons analysé ce qu’ils « likaient » sur LinkedIn et ce qu’ils suivaient sur tous les réseaux, afin d’identifier leur écosystème d’intérêt :
Et dans cette analyse du vendredi, se poser la question : manifestement, tous les réseaux présentent des similarités dans leur structure à propos des sujets — sauf sur LinkedIn (en plus de la singularité de la méthodologie sur ce réseau).
Les journalistes sur LinkedIn : une singularité
Lorsqu’on analyse les likes des journalistes, on observe peu de disparités entre les acteurs (un peu de différences régionales, le sport et l’économie, mais également un entre-soi entre parties prenantes).
Il vaut mieux être de gauche, engagé sur l’environnement, issu d’une école ou d’une université, appartenir à une institution, être journaliste ou média pour être liké par ceux-ci. Notons la spécificité du sport, portée par les journalistes sportifs. Ce qui frappe d’ailleurs dès la vue du top 20 des acteurs les plus likés par les autres journalistes : une surabondance d’autres journalistes, en dehors de quelques experts comme Jean-Marc Jancovici, et d’un politique de gauche (Raphaël Glucksmann).
Cela dit, le top des likes des journalistes est plutôt axé sur les personnes de l’État (en utilisant le filtre de secteur de LinkedIn).
Au niveau des organisations, on retrouve ce même prisme très à gauche, ainsi qu’un écosystème principalement fait de médias.
Les secteurs les plus likés sont clairement les médias, les pouvoirs publics et l’éducation (notamment les universités).
Ce constat est le même si l’on analyse les ONG les plus likées, à savoir un prisme très à gauche.
Au niveau des villes, c’est un strike parisien : on observe un parisiano-centrisme extrêmement fort.
Enfin sur les écoles que les personnes qu’ils likent sont les suivantes : (à savoir un écosystème très proche des études qu’ils ont réalisées)
Alors, c’est une réalité : celle de LinkedIn. Lorsqu’on analyse l’ensemble des réseaux sociaux, c’est une autre histoire, avec pas mal de nouveaux insights. On vous donne rendez-vous dans un mois ? Allez, avant de partir, on vous dit encore que les CEOs sur LinkedIn sont généralement mauvais pour capter les likes des journalistes. Le premier n’en a capté que 42 uniques sur une année de publication.