Comme chaque année, je publie mon étude complète sur les crises numériques de l’année, leurs grands enseignements et les différents palmarès. Voici les principaux enseignements de l’année.
#SaccageParis
Une crise nationale à l’échelle des crises mondiales. Désormais, les volumétries sont davantage sur des crises qui sont entre la politique et les organisations (La ville de Paris et son #SaccageParis ou la polémique du tweet d’Evian durant le ramadan). #SaccageParis réussit l’exploit d’atteindre la volumétrie de la plus grosse crise nationale observée pour une organisation avec 2 301 990 tweets sur une année.
Pour rappel, j’avais fait l’analyse complète de la propagation dans cet article.
Les valeurs de société qui montent
L’anti-science encore présente dans les valeurs
Daddy s’est fait rappeler à l’ordre pour avoir dit que le sucre était une plante. Très rapidement, de nombreuses communautés se sont mobilisées pour rappeler qu’il ne s’agissait pas de la réalité scientifique.
Le wokisme, grande tendance de 2021
Le wokisme représente pas moins de 15 % des crises numériques de cette année. Comme motivation, il y a le désir de réécrire l’histoire (le baiser de Blanche neige considéré comme un viol) et l’appropriation culturelle (un pantalon Balenciaga).
Cette valeur est cependant surtout présente pour les accusations de wokisme que certaines organisations ont subies. Ainsi, Disney s’est fait accusé de faire preuve de censure par rapport au Muppet Show sur sa plateforme Disney +.
Dans le même temps, Mc Donald’s a tenté d’installer des toilettes non mixtes au Brésil, essuyant de vives réactions. La ville de Paris ne fut pas en reste avec des ateliers vélos « en non-mixité ».
Enfin, Le Robert a fait entrer le mot « iel » dans le dictionnaire.
Ces cas de crise numérique vont encore perdurer dans la mesure où le fait qu’il y ait crise autour d’une organisation relève surtout du fait que les acteurs impliqués sont dans de fortes logiques d’opposition. Cela engendre le fait que l’organisation est presque obligatoirement perdante pour une des deux communautés.
La confirmation d’Instagram et l’essor de Tik Tok
17 % des crises commentées sur Instagram et un début à 4% pour Tik Tok
Après des débuts timides, Instagram s’impose réellement comme un lieu important de commentaires des crises. En effet, 17 % des crises sont commentées sur cet espace. Petit nouveau dans les crises numériques, Tik Tok arrive en relativement bonne place avec 5,7% des crises commentées.
Cependant, comme Instagram à ses débuts, les secteurs touchés sont grand public, principalement autour du loisir et de la mode.
Des crises nouvelles autour des prix
Vraie nouvelle tendance, mais on dénombre tout un ensemble de crises autour de la problématique des prix des produits.
Dans le rayon des polémiques les plus visibles, on pense à la chiffonnette d’Apple à 25 euros ou au calendrier de l’avent de Chanel jugé bien trop cher par rapport à ce qui est proposé. Si l’argument de Chanel était qu’il s’agissait surtout d’un objet de collection davantage qu’une somme de produits, l’argument était peu utilisable pour Mc Donald’s vendant l’eau du robinet (0,003 € le litre) entre 4,60€ et 7€ le litre, justifié par l’enseigne au fait que la purification de l’eau est réalisée à 99,9 %
D’un point de vue plus technologique, des offres de location de consoles par Micromania et une augmentation des tarifications de Xbox Live Gold ont également suscité des vagues d’indignation par rapport au prix.
Si le dernier a occasionné un retour en arrière de la part de Microsoft, Micromania n’a lui pas fait de pas de côté à l’heure d’écrire ces lignes. Est-ce une conjoncture aléatoire ou l’essor plus prononcé de critiques des tarifications des entreprises ? L’année prochaine nous le dira.
Le paysage des crises en 2022
En définitive, le tableau des constante est tendance est désormais celui-ci :
Crédit photo : Sucre Daddy / Mc Donald’s