Renault

Une série de publicités pour vanter la nouvelle Twingo a été mise en place par Renault Belgique. Sur celles-ci, les clichés s’amoncellent. Petit florilège des vidéos développées :

Si la situation ne passionne pas les foules en Belgique, des internautes français vont allumer la mèche, ce qui va se propager jusqu’en Belgique. Renault va alors supprimer la vidéo sans expliquer sa démarche.

Or, le simple fait de supprimer directement la vidéo prouve que la démarche de second degré n’est pas totalement assumée, ce qui ne fera qu’engendrer des republications de la même vidéo de la part des utilisateurs.

Par cet acte, la non-information (une énième publicité sexiste) devient une information (Twingo a supprimé sa publicité !). Libération et France TV sont parmi les premiers médias à en faire l’écho.

Ne comprenant toujours pas, Renault va alors contacter les auteurs des vidéos afin qu’ils suppriment celles-ci, ce qui ne fera que mettre de l’huile sur le feu.

Finalement, Le Figaro uploadera la vidéo sur ses propres espaces, ce qui coupe toute possibilité à Renault de faire jouer la censure.

Dès lors, on peut se poser la question de savoir si l’influence sur ce bad buzz est dû à des facteurs :

– culturel : l’anti-sexisme serait ainsi plus prononcé du côté francophone que néerlandophone. Certains cas de bad buzz ont déjà confirmé cette dimension culturelle. Ainsi, la mascotte de McDonald a fait le bad buzz aux Etats-Unis alors qu’elle s’est installée sans souci dans d’autres pays, dont la France.

Autre cas : Guillaume Pley avait fait une vidéo sur « comment embrasser une fille en 10 secondes » et subit les foudres des réseaux sociaux alors que le concept avait déjà été réalisé sans souci en Australie et aux États-Unis.

– de masse critique : Morton Grodzins, alors qu’il étudiait le voisinage américain dans les années 60, a découvert que la plupart des familles « blanches » restaient dans le voisinage jusqu’à ce que la part de familles noires devienne trop importante. À partir de ce seuil, appelé « tipping point », elles déménageaient massivement vers un autre endroit.

Si l’on applique cette théorie au cas Renault, on peut donc supposer qu’il n’y a pas eu de masse critique de Belges ayant eu écho de ces publicités pour que ça induise un comportement massif, de rejet ou d’adhésion.

Nul besoin de rappeler une nouvelle fois ce qu’est l’effet Streisand, dans une actualité qui ne fait qu’en parler, mais celui-ci a particulièrement joué puisque parmi les vidéos supprimées, seule celle qui a été reprise puis supprimée à la demande de Renault fait partie intégrante des articles sur le sujet.

Personne n’a ainsi vu les autres vidéos qui étaient pourtant également très sexistes (l’une d’elle proposait un rouge à lèvre à l’achat d’une Renault.)

Enseignements :

  • Le bad buzz n’a pas de frontière. Belgique ou France.
  • L’effet Streisand n’est toujours pas compris par tous.
  • Le terrain du sexisme est trop « touchy »

Caractéristiques

Marque Renault
Origine Service communication
Secteur d'activité Voiture
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